Club de la grammaire

Monsieur Michel Tétu, professeur à la Faculté des Lettres de l'Université Laval (Québec), directeur de l'Année francophone internationale, a présenté un exposé à la dernière Biennale de la langue française de Bucarest, dont voici quelques extraits .

L'Année francophone internationale et les inforoutes

Tout d'abord, qu'on le veuille ou non, qu'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, Internet est aujourd'hui incontournable. On peut très bien parler français sur Internet si on le veut. On souhaite qu'il y ait du français sur les autoroutes de l'information ! Il n'en tient qu'à soi. Si l'on veut du français, il faut commencer par parler français. Mais comment ne pas réagir lorsqu'on participe à Bucarest, en Roumanie, pays très officiellement membre de la Francophonie, à la Biennale de la langue française et que l'on entend des biennalistes demander en anglais la clef de leur chambre au portier de l'hôtel ? Comment pense-t-on aider les Roumains à pratiquer la langue française si les Francophones s'adressent à eux en anglais ?

Il ne faut pas être affolé par les aspects techniques et les implications langagières de l'ordinateur. Le vocabulaire de l'emballage informatique effraie souvent, parce qu'anglo-saxon ou inspiré par la technologie. Il faut tout simplement un peu de logique et d'ouverture. L'ensemble est beaucoup plus simple qu'il paraît de prime abord mais on a tendance à se faire peur et à se créer des complications.

Internet

Revenons plus sérieusement à Internet et à l'Année francophone internationale. Cette revue, dont le tirage a grimpé extrêmement vite - plus de 10'000 exemplaires au bout de quatre ans - est faite par une petite équipe qui regroupe les informations de plus de cent cinquante collaborateurs, rendant compte de l'essentiel de ce qui s'est passé au cours de l'année dans la cinquantaine de pays plus ou moins francophones.

Les raisons de sa publication sont connues. Alain Decaux, ministre français de la Francophonie, lance l'idée, il y a 7 ans, d'une Journée de la Francophonie le 20 mars, jour anniversaire de la création de l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) le 20 mars 1970. Tous les pays membres de cette organisation adhèrent à l'idée et la Journée de la Francophonie est peu à peu célébrée systématiquement.

A ce jour, les réseaux informatiques s'avèrent indispensables présentant une série d'énormes avantages. Les banques de données sont plus à jour sur les inforoutes que sur toute publication traditionnelle. Comme on les utilise pour faire rentrer, via Internet, dans l'ordinateur toutes les données statistiques, on peut publier dans la revue des statistiques et des chiffres qui datent d'une ou deux semaines tout au plus. Ce qui fait que dans la Francophonie, au moment où la revue est imprimée, elle est tout à fait à jour et donne les renseignements les plus récents que l'on puisse trouver dans les publications de langue française ou de langue anglaise.

Accents

Le Minitel est une réussite ; il a donné l'habitude de la communication électronique à des milliers de gens qui n'ont plus peur de cet outil et sont prêts à utiliser maintenant un moyen plus sophistiqué. Ce dernier s'avère nécessaire car le Minitel, ne tenant pas compte des accents, a entraîné, à son insu, de déplorables déviations. Comment ne réagirais-je pas, chaque fois que j'arrive à Paris et que je lis sur des camionnettes ou des magasins le mot Telecom que l'on devrait prononcer teuleucom puisqu'il n'y a aucun des accents nécessités par la prononciation normale de Télécom ? Qu'une des organisations les plus en pointe de la communication française se moque ainsi de l'accentuation du français est tout à fait inadmissible.

Après avoir parlé d'Internet, il nous faut dire un mot du DOC, le disque optique contact appelé en anglais CD-ROM. Sa capacité est considérable puisqu'on peut emmagasiner jusqu'à 500'000 pages sur un seul disque. L'Année francophone internationale s'apprête à sortir, un DOC qui réunira le contenu de ses cinq premiers numéros mais aussi des cartes géographiques de l'espace francophone et des renseignements sur tous les pays de langue française.

En conclusion, on aura compris que j'encourage les associations, tous les groupes de recherches et de réflexion, si possible tous les chercheurs et les responsables de la francophonie, à se mettre à l'informatique pour faciliter les communications internationales rapides et fiables, pour qu'il y ait du français sur les autoroutes et que nous soyons dans les wagons de tête du XXIe siècle.

Extrait de l'exposé de M. Michel Tetu


Le mot d'Or

Coupe du français des affaires

 

Placé sous le Patronage du Haut Conseil de la
Francophonie, de l'Agence de Coopération
Culturelle et Technique et de la Délégation générale à la langue française, "LE MOT D'OR" a réuni, depuis sa création, dans la catégorie Elèves et Etudiants, plus de 174'000 candidats dans 20 pays, dont la Suisse.

"LE MOT D'OR" a pour mécène la Caisse Française de Développement.

Né en 1988 dans l'Académie d'Orléans-Tours "LE MOT D'OR" regroupe la Coupe francophone des affaires (pour les candidats francophones) et la Coupe du français des affaires (pour les candidats francisants).

Il est organisé par l'association Actions pour promouvoir le français des affaires (APFA), et, selon les catégories et les pays, par la Direction des Affaires Générales Internationales et de la Coopération (DAGIC) du Ministère de l'Education Nationale ainsi que par d'autres services et associations.

"LE MOT D'OR" a été créé :

L'épreuve pour les étudiants est individuelle. C'est ainsi qu'un
certain nombre d'entre eux se sont vu remettre leur prix en 1995 et 1996 à Neuchâtel.

Une cérémonie organisée par la Société Fiduciaire Suisse Coopers & Lybrand SA permettait de récompenser dernièrement divers élèves de l'Ecole Supérieure de Commerce de Sierre. La présence de M. Hervé-Pierre Lambert, Conseiller Culturel et Scientifique et de coopération près l'ambassade de France à Berne, de Madame Laurence Blouin, attachée linguistique, de Monsieur Pierre Christe représentant de la société organisatrice, de Madame Françoise Magdelaine, Maître ès lettres, de nombreux enseignants et amis démontrait toute l'importance que la France et les francophones attachent à l'évolution du vocabulaire.

Pour l'avenir, d'autres écoles seront certainement présentes dans un mouvement d'émulation qui ouvrira le champ à plus de savoir et plus de précision dans le langage.

M. Kaub


PAGE PRECEDENTECOUVERTUREPAGE SUIVANTE