 our l’unique visite d’Etat que la Suisse organise chaque année, le Président de la République s’est dit très sensible à l’invitation du Conseil Fédéral. Il a jugé exemplaire un peuple qui, chose rare, a réussi à «concilier les contraires» et salué le pays qui incarne la réussite.
Du côté Suisse, qui fête cette année le cent cinquantième anniversaire de sa constitution et de sa création en Etat fédéral, le Président Flavio Cotti n’a pas manqué de saluer les liens chaleureux et étroits qui unissent nos deux pays depuis fort longtemps. La France est le seul pays où la Suisse dispose, depuis 1798, d’une représentation diplomatique.
Pour notre pays, la Suisse est un partenaire économique majeur, cela n’a pas échappé au Président Jacques Chirac. C’était la troisième visite d’un Président français en 88 ans (seuls les Présidents Armand Fallières en 1910 et François Mitterrand en 1983 avaient effectué une visite d’Etat). La Suisse est en effet le 8e client de la France, son 9e fournisseur et occupe en France la troisième place pour les investissements directs. Par ailleurs, près d’un millier de filiales d’entreprises helvétiques, dont 400 implantations industrielles, emploient plus de 150.000 personnes en France.
Quant à la France, avec plus de 58 milliards de francs français, elle se place deuxième fournisseur de la Suisse derrière l’Allemagne. Plus humain: 250’000 français travaillent en Suisse, laquelle abrite aussi une des communautés françaises les plus importantes au monde soit plus de 115.000 français.
L'Europe
Le Président Jacques Chirac s’est dit convaincu que l’adhésion de la Suisse à l’Union Européenne constituerait un grand avantage économique, culturel et politique pour les Quinze et que la Confédération Helvétique y trouverait le même intérêt dans un marché unique, avec une monnaie unique et une politique étrangère et de sécurité commune. L’Euroland représente 50% des exportations suisses et 70% de ses importations.
Face au grand souci helvétique - être soutenu dans sa longue route vers l’Europe - le Président a souligné qu’il était prêt par «choix politique» comparable à celui adopté à l’égard de la Genève internationale, à soutenir la Suisse dans les négociations bilatérales avec l’Union Européenne. Même ouverture aussi à l’endroit des soucis que cause à la Suisse l’espace de Schengen: le Chef de l’Etat a exprimé qu’il souhaitait que davantage d’autres dirigeants européens aident la Suisse à surmonter les embarras que lui cause l’espace policier et juridique de Schengen et que tous les efforts que la Confédération fera pour adapter sa législation au droit de Schengen contribueront à faire comprendre aux Quinze l’intérêt d’une coopération mutuelle approfondie.
 Invitation de la Communauté française à Berne
Cette réception a été un grand moment au cours duquel le Président de la République nous a confié la haute estime qui existe entre nos deux pays, il nous a adressé ses plus vifs remerciements pour notre action, élément fondamental du rayonnement économique et culturel de notre pays en Suisse.
A l’invitation de l’Union Suisse du Commerce et de l’Industrie, le Président a tenu à Zurich une conférence sur «La Suisse, l’Europe et l’économie mondiale».
Devant un parterre de 250 hommes et femmes d’affaires suisses et français, en présence du Président de la Confédération Flavio Cotti, du Ministre de l’Economie Pascal Couchepin, du Président du Patronat Suisse et des Autorités Zurichoises, le Président n’a pas dissimulé que si il avait tenu à s’exprimer devant le Patronat Suisse à Zurich, c’était fonction d’un déséquilibre dans les intérêts français en Suisse dont les trois quarts sont concentrés dans la partie romande du pays alors que le cœur économique du pays est en Suisse alémanique. In fine, notre Président a pris une fois de plus son bâton de missionnaire de l’économie française pour conquérir les terres alémaniques et a suggéré que des entreprises françaises soient associées à la construction du tunnel du Gothard.
Les Conseillers du Commerce extérieur de la France ont été vivement remerciés par le Président de la République pour leur contribution et appui à l’effort de promotion et d’expansion commerciale de la France en Suisse.
Cette visite qui était la 3e du Président Chirac fut couronnée du succès qu’elle méritait, par le monde économique et politique Suisse, ce qui renforcera encore plus les liens d’amitié et de coopération entre la France et la Suisse.
Yves Donin de Rosière
Conseiller du Commerce Extérieur de la France
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