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Liberté ou licence |
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Le débat qui oppose lintérêt public, le droit dinformer dune part et dautre part la protection du citoyen, de son honneur et de sa vie privée, de la présomption dinnocence est, surtout en France -qui se proclame la patrie des droits de lhomme- entaché dambiguité et faussé par lhypocrisie. Les notions en jeu, évoquées par les éditeurs, dissimulent mal les motifs mercantiles sous-jacents. Seule la qualité dhomme public des cibles justifierait, à la rigueur, encore dans des limites rigoureuses, linvocation dun droit à linformation. Jeter des noms et des vies en pâture à la curiosité malsaine de lecteurs en mal de sensations fortes, est manifestement abusif et condamnable, surtout lorsquil sagit, la plupart du temps, dhypothèses non vérifiées, étalées sans preuves sérieuses. Certaines victimes de pareilles pratiques ne se relèvent jamais des calomnies, répandues à leur sujet. La seule défense dont disposeraient les citoyens face à la voracité des propagandistes de scandales faux ou vrais, serait une législation répressive, à linstar de celle des pays anglo-saxons. Non pas des mesures provisoires telles que astreintes ou occultations, que les juridictions dappel ont pour coutume de réduire fortement, sinon à néant, mais des condamnations à des dommages-intérêts considérables, vraiment dissuasifs. Il y a des libertés qui tuent. Pourquoi pas leurs bourreaux ? J. P. François
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Promenade en enfer | |
Lautre, notre miroir, souvent impitoyable, lautre si différent, lobstacle contre lequel nous butons, qui fait de lombre quand il brille de tous les feux, bref, le point de mire de lenvie ou du ressentiment, la paille qui empêche de voir la poutre, la source de tous les échecs et insatisfactions. La vie quotidienne fourmille dexemples qui corroborent cette vision. La difficulté de vivre ensemble, dans lharmonie, dans la solidarité, sinscrit aussi bien dans le contexte familial que dans la vie sociale, sans oublier le plan politique où elle sest érigée en règle fondamentale. Qui peut ignorer le nombre croissant des divorces, linquiétante désintégration des familles quun euphémisme explique par le conflit des générations que lon attribue à des raisons économiques. Qui peut négliger la montée des racismes de tout genre, tantôt alimenté par les frustrations, tantôt par les échecs attribués à linjustice, mais souvent aussi dus à des idéologies virulentes où la confusion entre patriotisme et nationalisme favorise lendoctrinement des plus vulnérables et des moins éclairés. La confusion entre Ainsi derrière une mince façade durbanité ou de civilité, couve la discrimination, voire la haine dautrui, le rejet de lautre. Le facteur économique contribue évidemment à laggravation du syndrome. Selon les latitudes, le blanc méprise le noir qui le lui rend dailleurs le plus souvent, lennemi cest le maghrébin ou le juif, ou simplement létranger parce quil a dautres coutumes. Mais ce phénomène ne sarrête pas à la simple différence. Il sétend aux conflits dintérêts, affecte des proches ou concurrents jusquau sein des familles où naissent des haines, notamment à loccasion de successions, à la mesure des liens daffection qui unissaient antérieurement les protagonistes. |